03/02/2010

Pétrole !!! c'est tout



Alors que la commission d'enquête sur la participation du Royaume-Uni à la guerre en Irak poursuit ses auditions, Hans Blix, ex-inspecteur en chef de l'ONU en Irak, donne sa version du déclenchement du conflit.

Saddam Hussein réagissant en plein tribunal à l'annonce de sa condamnation à mortLa commission d'enquête sur la participation du Royaume-Uni à la guerre en Irak doit, pendant plusieurs mois, entendre des chefs militaires, diplomates et hauts fonctionnaires pour comprendre le processus de décision qui a débouché sur l'engagement, en 2003, de Londres aux côtés de Washington contre le régime de Saddam Hussein. Depuis sa première audience le 24 novembre dernier, elle a entendu conseillers, membres des services de renseignement... le "clou" de ces auditions étant le passage attendu de Tony Blair lui-même, accusé d'avoir déclenché une guerre dont il connaissait à la fois l'illégalité et les faux objectifs.
Mais il est un personnage clé de cette période cruciale de 2003, juste avant l'engagement du Royaume-Uni dans le conflit aux côtés de l'allié américain, qui n'a pas été convoqué pour s'expliquer. Et pour cause : il n'est pas citoyen britannique. Il a pourtant beaucoup de choses à dire, et s'il ne peut le faire dans cette tribune qu'est la commission d'enquête, il le fait par médias interposés. Il s'agit de l'ancien inspecteur en chef de l'ONU en Irak, le Suédois Hans Blix. Il dirigeait, peu avant l'invasion, l'équipe d'enquêteurs recherchant des traces d'armes de destruction massive en Irak.
Hans Blix avait mis en garde Tony Blair
Aujourd'hui âgé de 81 ans, cet homme dont on avait à l'époque vanté la loyauté, avant qu'il ne soit écarté pour son opposition à la guerre en Irak, s'explique dans le quotidien Daily Mail. Il affirme que la conviction ancrée chez George W. Bush et Tony Blair que Saddam Hussein représentait une menace les a empêchés de voir qu'aucune preuve ne justifiait une guerre pour le renverser. Le président américain et le Premier ministre britannique de l'époque "se sont fourvoyés et ont ensuite fourvoyé le public", assure-t-il.
"Ils étaient convaincus d'avoir en face d'eux un personnage maléfique, ils ont cherché des preuves et ils y ont cru, sans examen critique. Je ne dis pas qu'ils ont agi de mauvaise foi, ils ont eu une très mauvaise appréciation. Un minimum de réflexion critique aurait pu les faire douter". Et de commenter : "Quand vous commencez une guerre qui coûte des milliers de vies, vous devriez être plus sûrs de vous qu'ils ne l'étaient".
En l'absence d'autorisation de l'ONU, Washington et Londres avaient justifié l'invasion de l'Irak par la prétendue présence d'armes de destruction massive, mais aucun matériel de ce type n'avait été découvert, ni avant la guerre par l'équipe d'Hans Blix, ni après le renversement de Saddam Hussein. Aujourd'hui, Hans Blix assure avoir averti Tony Blair en ces termes : "Il pourrait s'avérer paradoxal et absurde que 250.000 hommes envahissent l'Irak et ne trouvent presque rien