03/02/2010

A quoi sert l’ONU ?

question légitime de la part de tous les citoyens sensibles à ce qui se passe actuellement au moyen orient et surtout au Liban.
L’ONU a réalisé plusieurs avancées sur le plan des droits humains. Vous pouvez le constater par le grand nombre des résolutions signées depuis sa création en 1948 (en remplacement de la "Société des Nations") garantissant les droits fondamentaux.Et d’ailleurs ces droits ont été largement appliqués dans le monde entier, comme par exemple le droit universel traitant des droits à l’expression libre,.Or le problème dans le système de l’ONU c’est que l’application de ces résolutions n’est pas réellement universelle actuellement.Et donc il faudrait certainement plus de pressions de la part de l’ONU sur les gouvernements pour qu’ils mettent en application tous leurs textes. Or la structure de cette organisation dans son mode d’emploi et dans son action est largement influencée (et parfois imposée) par certains gouvernements. Et puisque l’organisation est construite sur un système d’adhésion de membres, ceux-ci étant les gouvernements eux-mêmes, il sera toujours difficile pour l’ONU d’imposer des règles universelles. Elle dépendra toujours de la bonne volonté de certains gouvernements, les plus puissants en l’occurrence, et se verra même obligée de rentrer et de participer dans des jeux politiques, dont l’esprit et les objectifs sont parfois même contraires aux droits qu’elles est censée défendre.
Disons que dans le monde d’aujourd’hui, l’économie et le pouvoir ont fait que les problèmes humains ne peuvent être résolus que par la bonne volonté de certains pays, voire d’un seul dans la plupart des cas. Seulement, pour arriver à convaincre ce décideur, il ne faudra pas compter sans ses intérêts. Les choses se compliquent encore plus si le pouvoir de décision est concentré dans les mains d’un seul groupe de personnes au sein de ce pays décideur. Ce groupe aura des intérêts à défendre dans tous les secteurs d’activités et devra agir comme une entreprise commerciale, adoptant des stratégies rarement en conformité avec l’éthique et les textes relatifs aux droits humains. Ce groupe devra donc s’associer, quitte en toute complaisance, à certains autres groupes de toutes tendances : à un régime politique étranger dictatorial qui lui permettra de s’installer sur son territoire pour pouvoir installer une exploitation pétrolière, à un régime fasciste pour contrer un éventuel risque d’opposition à leur propre système, ou même à un groupe d’intérêt d’influence religieuse, ce qui lui permettra de renforcer ses stratégies de pressions sur certains territoires étrangers. C’est pour cela que ce pays décidera rarement et encore moins rapidement en faveur des minorités ou des ennemis de leurs partenaires et alliés.
L’ONU dans tout cela et dans le meilleur des cas ne peut que crier la bouche grande ouverte, à l’établissement de la paix et de la justice sociale, ceci ne fera que probablement influencer les sociétés civiles sensibles au sujet pour qu’ils fassent leur travail de mobilisation citoyenne, pour essayer de convaincre les autorités de leur pays.
A part le vecteur de la société civile, toute autre méthode aboutissant à un résultat positif n’est d’ailleurs pas toujours très saine, et ne devrait pas être considérée comme étant un succès de l’ONU, ceci étant donné que le plus haut niveau d’autorité de cette organisation se situe au niveau du "Conseil de sécurité" à forte tendance et connotation économique et militaires.

L’ONU doit très certainement changer. Ses actuelles réformes rencontrent un grand échec. Et l’opinion publique universelle est dans sa totalité déçue par son comportement, et par l’attitude pas très engagée de son secrétaire général, duquel on s’attend à plus d’enthousiasme et de courage. Quand l’ONU montre ses limites, à chaque fois c’est toute la déclaration universelle des droits de l’homme que l’on voit déchirée.

La société civile et les médias auront le rôle le plus important dans cette situation. Ce sont eux qui pourront imposer l’application d’un droit. Les médias pourront porter le message et le visage d’une ONU courageuse et militante. Les organisations de la société civile devront alors agir localement et professionnellement pour établir une relation de confiance avec leurs citoyens. Il n’est nullement exclu de construire le progrès sans partenariat avec les autorités existantes. Il est même préférable. La belle image d’un peuple uni derrière une seule voix serait dans toute splendeur, et influencera même d’autres pays.